Au moment même où le Cameroun s’apprêtait à accueillir le CHAN en 2020, survient la pandémie de coronavirus qui secoue le monde avec des répercutions jusqu’aux compétitions sportives. Celles-ci sont toutes reportées : les jeux olympiques, les championnats de football Européens et bien sur le Championnat Africain des Nations (CHAN) de football. Aucune compétition n’a guère écharpé au terrible sort.
Heureusement, le monde en apprend un peu plus sur comment contenir le virus. La Confédération Africaine de football (CAF) décide donc de reprogrammer la compétition du CHAN pour Janvier 2021. Etant le 1er tournoi international de football ouvert au public organisé depuis le début de la pandémie de Covid-19, le CHAN est comme en test pour voir si une compétition de cette envergure peut-être bien gérée en période de crise, particulièrement dans notre contexte africain.
Les organisateurs ont mis en place de grandes mesures sanitaires ajoutées à celles déjà pensées par l’état Camerounais. Tous les acteurs de cette compétition doivent effectuer un test PCR tous les 72h. A l’entrée des stades, le port du masque est obligatoire, distance entre les sièges, distribution de gel hydro-alcoolique, prise de température, etc.
La pandémie de corona virus a soulevé beaucoup de challenges dans les secteurs de la santé, l’éducation, l’économie et aussi la Tech. Mais certains de ces challenges ont eu des réponses grâce à des jeunes qui se sont illustrés dans la riposte à la crise de COVID-19 à travers leurs innovations.
Aujourd’hui nous allons nous intéresser à l’une de ces innovations « made in Cameroon ». Une contribution scientifique et technologique qui arrive à point nommé au moment où tous les efforts sont les bienvenus à l’occasion du CHAN pour lutter contre le Covid-19.
Il s’agit d’un portique de désinfection développé par l’agence universitaire pour l’innovation (AUI) afin de faciliter le processus de désinfection à l’entrée de certains lieux. SERGE ARMEL NJIDJOU est le Camerounais Manager de cette agence localisée à Bafoussam à l’ouest du pays et porteur du projet.
Le portique conçu sous la forme d’une porte en matière d’Aluminium, permet de désinfecter tous ceux qui le franchissent, il diffuse à l’entrée un produit désinfectant pendant 20 secondes. Au moment de ressortir, l’usager peut se laver les mains au savon grâce à un robinet qui se déclenche automatiquement pendant 15 secondes. Il fonctionne avec l’énergie solaire mais peut aussi être branché sur une prise de secteur. Il est relié à un écran qui permet de compter les passages.
Voilà donc une technologie 100% « made in Cameroon » qui vient prêter main forte à l’état Camerounais dans un contexte précis lors de cette lutte contre le coronavirus. Les portiques de désinfection ou sas de décontamination sont utilisés au CHAN pour aider à riposter face au covid19 lors de cette compétition. Des prototypes sont installés particulièrement dans les stades de Japoma (Douala) et Ahmadou Ahidjo (Yaoundé) au niveau des tribunes présidentielles. Malheureusement il faut être photographe accrédité du CHAN pour avoir des images des dits portiques installés dans la tribune des stades concernés mais HINDRICH ASSONGO, collaborateur de l’AUI confirme bien leurs présences et leurs utilisations effectives depuis le début de la compétions.
Quoi qu’il en soit les portiques de l’AUI sont également utilisés pour bien d’autres occasions comme par exemple au port Autonome de Douala ou encore au collège Libermann Douala comme l’atteste la photo ci-dessous.
Vous ne pouvez imaginer à quel point il est intéressant pour une « TechLover » comme moi de voir que des initiatives Techs « Made In Cameroon » portées par des camerounais servent à d’autres camerounais, qu’elles sont utilisées dans des contextes pratiques comme celui du CHAN2021 et font la fierté de notre pays aux yeux des étrangers qui participent à ce tournoi.
Alida Ebo’o
