Du 03 au 05 septembre 2025 l’association des blogueurs du Cameroun (ABC), a pris part à Bafoussam à un atelier de formation sur la promotion des droits de l’homme en contexte électoral, initiative du Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale
Destiné aux journalistes, blogueurs et responsables de médias des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun, cet atelier visait à renforcer les capacités des acteurs médiatiques en vue d’une couverture électorale éthique, sécurisée et respectueuse des droits humains.
Les médias, sentinelles des démocraties en période électorale
En Afrique, les périodes électorales sont souvent marquées par une recrudescence des violations des droits de l’homme. Le Cameroun, à l’approche d’un scrutin présidentiel, n’échappe pas à ces risques. Dans ce climat tendu, le rôle des médias est à la fois crucial et périlleux. Ils sont les garants de l’information du public, les chiens de garde du processus démocratique, mais aussi des cibles potentielles. Cet atelier s’inscrivait donc dans une logique proactive de prévention et de responsabilisation, visant à outiller les premiers concernés pour qu’ils puissent exercer leur mission avec professionnalisme et en toute sécurité.
Un curriculum complet pour une couverture responsable
Le programme de formation était structuré autour d’axes thématiques essentiels et complémentaires :
– Cadrage contextuel et juridique : Une analyse du contexte électoral camerounais a permis de poser le décor, suivie d’un rappel fondamental sur les droits civiques et politiques et leur application concrète dans le processus électoral.
– Méthodologie du reportage sensible : Les participants ont été formés à l’identification des violences, aux techniques de recueil rigoureux des faits et à la narration responsable, évitant ainsi la sensationalisation ou la diffusion de fausses informations.
– Pilier éthique et déontologique : Les questions d’intégrité, d’impartialité et de déontologie journalistique ont été au cœur des échanges, rappelant que la crédibilité des médias est leur bien le plus précieux.
– Gestion des risques et sécurité : Un volet crucial a porté sur la sécurité personnelle, la cybersécurité, la protection des données et des sources, ainsi que sur les protocoles à adopter face aux menaces.
– Promotion de l’inclusivité : L’accent a été mis sur l’importance d’un reportage équilibré et inclusif, donnant une voix aux groupes marginalisés (femmes, jeunes, personnes en situation de handicap) souvent absents du débat public.
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De la théorie à la pratique
Au-delà des apports théoriques, l’atelier a privilégié une approche interactive et pratique. Des mises en situation et études de cas ont permis aux participants de simuler des scénarios complexes rencontrés sur le terrain (couverture d’un rassemblement tendu, gestion d’une source vulnérable, traitement d’une information sensible). Cette méthodologie active a favorisé l’assimilation des concepts et la réflexion collective sur les meilleures pratiques.
Ce qu’il faut retenir
S’il existe un cadre juridique international robuste, notamment la résolution 2222 du Conseil de sécurité de l’ONU sur la protection des professionnels des médias, sa mise en œuvre sur le terrain reste un défi. Le premier rempart contre le danger demeure la préparation individuelle et la conscience professionnelle du journaliste/blogueur.
Cet atelier représente bien plus qu’une simple formation ; il constitue un investissement essentiel dans la crédibilité et la sécurité de l’écosystème médiatique camerounais. En outillant les professionnels des médias, il contribue directement à la préservation de l’espace démocratique et à la tenue d’élections apaisées, transparentes et respectueuses des droits fondamentaux. La replication de telles initiatives à plus large échelle s’avère indispensable pour consolider la résilience des médias en Afrique centrale.
Rédigé par Rihanno Mars
