En suspendant les cours dans les établissements scolaires de la maternelle au secondaire, l’objectif du gouvernement était de réduire de manière considérable la propagation du corona virus au Cameroun. Seulement, cette mesure n’a pas eu qu’un impact négatif sur le niveau scolaire des élèves. De nombreux parents ont profité de cette période pour impliquer leurs enfants (mineurs) dans les activités génératrices de revenus. Vente à la sauvette, vente sur étalages, engagements dans les chantiers de construction et dans les établissements économiquement ciblé…etc, certains parents n’ont pas hésité à renforcer leur main d’œuvre.
Une balade au quartier Etoa Meki à Yaoundé par exemple, nous a permis de rencontrer le petit joël, 11ans et élève dans un lycée de la capitale. Joël et son cadet Boris, 9 ans travaillent dans un restaurant de fortune. Ils sont chargés de faire du ménage et de nettoyer les couverts contre rémunération. Joël touche 15 000 Fcfa par mois et Boris 10 000. Ils ont été engagés par leur tante après avis favorable de leurs parents. « J’avais besoin d’un employé qui pouvait m’aider à remonter mon petit restaurant et en passant l’annonce à mon grand frère, il m’a suggéré d’engager mes deux neveux. Je n’ai pas eu d’objection parce que leurs revenus vont permettre à leurs parents de bien préparer la prochaine rentrée scolaire » a laissé entendre la promotrice.
Pour Joël et Boris, leur tante (patronne) leur donne à manger le matin, à midi et le soir et estiment qu’ils sont à l’aise. Ils reconnaissent tout de même qu’ils n’ont plus du temps pour leurs loisirs et travaillent presque sans repos. « tantine nous demande parfois de fendre du bois de chauffage ou d’aller puiser de l’eau au puits quand on a coupé celle de la pompe. Le puits du quartier est très loin d’ici » a conclu Joël.
Jean Paul MBIA