L’enfance. Ses moments d’insouciance, ses heures de vadrouille. Cette période de notre existence qui se présente à nous sous le prisme illuminé de jeux et de fou rire. Le petit Larousse la définit comme une phase du développement humain, physique et mental qui se situe entre la naissance et l’adolescence. A cette phase, nous sommes beaucoup trop jeunes pour nous soucier du lendemain et vivons notre vie comme elle se présente à nous.
A nos côtés, pères, mères, ou mieux encore, pères et mères – quand nous avons la chance de les avoir tous les deux à nos côtés – bâtissent notre devenir en superposant actes et décisions influencés par leur éducation et expérience. En grandissant, nous apprenons à leur devoir amour et respect en toutes circonstances.
Cependant, face aux maux qui minent le continent africain, pouvons-nous aujourd’hui qualifier de responsables chacun des actes et décisions de nos parents ? La famille, cellule de base de la société, serait-elle autant en crise de valeurs sur le continent si l’encadrement, l’éducation et la protection qu’ils nous doivent avaient été remplis avec assiduité ? Essayons de trouver des éléments de réponse à ces interrogations et démontrons la difficile mise en évidence de la parenté responsable sur le continent noir.
Des péchés mignons qui mènent à la ruine
« La paix dans le monde commence à la maison » – Maria Teresa
Cette citation de Maria Teresa en dit long sur le devoir des parents envers leur progéniture. En effet aujourd’hui, l’Afrique et le monde manquent de paix parce qu’une succession d’actes irresponsables – péchés mignons – a conduit la famille dans un long et sombre tunnel sans fin.
Mais quels sont ces péchés mignons ?
En Afrique, le taux de scolarisation est parmi les plus bas dans le monde. De nombreux parents en quête de richesse dans leurs régions décident de laisser les enfants dans les champs ou aux côtés du bétail plutôt que de les scolariser.
Dans de nombreuses familles, le rêve de l’Occident est entretenu de génération en génération. Pour preuve, chaque année, nombreux sont ceux dont l’ultime respiration précède une impuissante et incontrôlable descente au fond des eaux de la Méditerranée, partis à la chasse de « meilleures conditions de vie ».
Engloutis par les charges au quotidien, des milliers de parents mettent une pause –une pause fatale ? – à leurs responsabilités auprès de leurs enfants et les laissent à la merci de la rue qui sait si bien les nourrir d’envie de grandeur, au péril de leur liberté et très souvent de leurs vies. Le rendez-vous du calme et de la sérénité n’a malheureusement plus lieu à la maison, pour de nombreux enfants. Leur refuge d’antan est devenu la scène de violences conjugales sous les regards impuissants de leur conscience qu’ils n’hésitent pas droguer pour s’extirper de la réalité quotidienne. Sous cet effet de drogue, ils débarquent un de ces quatre dans le pénitencier le plus proche à la suite de nombreux forfaits.
Tout un continent à bâtir, des intérêts à défendre et notre dignité à préserver, mais toute une jeunesse qui rêve de s’envoler à la quête d’un « avenir meilleur », parce qu’encouragé par une société inconsciente ; poussés à bout par des parents irresponsables, pris dans le piège d’un verre d’alcool.
Des péchés mignons, oui, auxquels on se livre à cœur-joie, sous les applaudissements d’une société dépourvue de valeurs ; des péchés qui menacent dangereusement notre beau et riche continent.
La parenté (ir)responsable
« La responsabilité honore notre capacité à assumer nos actes et nous défie devant notre âme. » Sonia Lahsaini
Être responsable, c’est être conscient des enjeux et assumer nos actes ! La citation de Sonia Lahsaini nous en dit davantage. Au vu de tout ce dont nous avons parlé, il est évident que de nos jours, l’irresponsabilité de nombreux parents est notoire et contribue à la prolifération des maux tels que le grand banditisme, l’immigration clandestine, l’analphabétisme, le phénomène d’enfants de la rue etc., sur le continent africain. La cellule de base de la société qu’est la famille, sous la tutelle des parents dont les priorités sont ailleurs, est en plein dans une crise qui perdure, une crise qui l’ampute progressivement de ses membres les plus vigoureux.
Des journées de conscientisation telle que la Journée de l’enfant africain, contribuent à réveiller les parents qui ont abandonné leurs devoirs, mais aussi à donner des arguments suffisants à cette jeunesse africaine qui a du pain sur la planche, afin qu’elle reste sur le continent pour bâtir la terre de nos ancêtres.
C’était encore moi.
Le Digitologue du Coin
Joseph BEBEY MBOTA