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Les camerounais, un peuple de schizophrènes ?

Le coronavirus est en train de jouer des prolongations sur d’autres cieux : deuxième confinement, re-confinement, nouvelle souche du Covid19 sont en quelque sorte des expressions qui entrent dans le champ lexical de cette guerre de tranchées que l’humanité mène contre ce virus de couleur rougeâtre.

Crédit photo : Léandre Mandela Nzie (Stade de la Réunification Douala)

Le Cameroun, pays fier et fort, a mis sur pied toute une stratégie pour lutter efficacement contre ce virus et jusqu’ici, nous pouvons dire que la nation au drapeau vert-rouge-jaune s’en sort pas mal avec un taux de contamination bas. Et c’est fort de cette stratégie de combat efficace que le pays a dit ‘’Oui, je peux’’.

‘’Oui, je peux’’. Je peux organiser la sixième édition du championnat d’Afrique des nations (CHAN) cette année. Championnat qu’il faut le rappeler devait être organisé en 2020 et c’est justement le Covid-19 qui avait eu raison de cette organisation entre-temps.

Vu que depuis la survenue de cette pandémie, aucune autre compétition de football n’a été organisée avec spectateurs et que même à l’heure où j’écris ces lignes, les grands championnats européens sont organisés mais sans public dans les stades, c’est avec un œil très critique que les partenaires du Cameroun (UNESCO et Union Européenne) observent l’attitude du Cameroun dans l’organisation de cette compétition internationale avec public dans les stades.

Nous n’aurons les avis de ces partenaires que plus tard mais ce que nous pouvons dire jusqu’ici par rapport aux comportements des Camerounais face aux mesures barrières pendant le CHAN est que, les Camerounais sont des « schizophrènes »; ils font une chose et son contraire.

Les mesures barrières contre le coronavirus ont été édictées, communiquées et rappelées sous différents formats ; mais force est de constater que jusqu’ici, il y a une infime partie des Camerounais qui respecte (encore) ces mesures barrières. Dès qu’on entre dans les stades, on remarque d’emblée que les mesures d’éloignement sont respectées parce que les sièges à ne pas occuper sont signalés. Mais ce qui attire encore l’attention est que, certaines personnes (en minorité) portent un masque, tandis que la majorité des spectateurs sont nez et bouche découverts et scandent le nom de l’équipe qu’ils supportent.

En dehors des stades, c’est une autre paire de manches. Masques, distanciation sociale, etc. aucune mesure n’est respectée. Dans la ville de Douala, nous avons parcouru deux salles de paris sportifs. La première chose qui nous marque c’est la bonne ambiance et les pronostics de chacun sur l’issue du match. Mais derrière cette bonne ambiance se cache le non-respect strict des mesures contre le coronavirus. Le non-respect des mesures barrières est sinon volontairement ou du moins inconsciemment érigé en norme. On a l’impression que soit ils n’ont pas été bien informés, soit ils s’en foutent comme de l’an 40.

Une analyse honnête et financière de cette situation de schizophrénie sociale nous faire dire que, ceux des Camerounais qui respectent les mesures barrières sont ceux qui ont une « bonne situation financière » tandis que les autres, le non-respect c’est la norme comme nous le disions plus haut, puisque relevant de la couche sociale la moins favorisée.

Rovanol Kengne

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