L’observation des comportements des téléspectateurs camerounais pendant la période du Chan 2020, montre que ceux-ci ont décidé de faire table rase au sujet du respect des mesures barrières telles qu’édictées par l’organisation mondiale de la santé et le ministère de la santé en mars 2020.
Depuis le début du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN 2020), Ils sont nombreux, ceux des camerounais et étrangers résidents au Cameroun, hommes et femmes, tous fans du ballon rond, qui en plein air ou dans des lieux fermés se retrouvent chaque jour, pour visionner les matchs. Le but est de partager l’ambiance, la chaleur et les meilleurs moments du football africain dans une cohésion sociale. Certains avec des écrans de projection et d’autres avec des téléviseurs à tube cathodique ou écran plats.
Cependant, malgré les efforts aménagés par le ministère en change de la santé (MINSANTE) au Cameroun et l’organisation mondiale de la santé, en appui avec l’Unesco et l’Union Européenne, le constat est plutôt déplorable et regrettable. Dans les rues, les endroits de distraction et les débits de boisson, le constat est le même. C’est sans crainte aucune, que très proches les uns les autres, ils s’amusent et discutent. Les gestes sont très sensibles. Certains s’embrassent, se saluent lors des temps forts et des buts marqués et d’autres se partagent même des télécommandes, sifflets et vuvuzelas. Autant de gestes qui mettent en danger les vies et amplifient la propagation de la Covid19.
Au moment où le Cameroun accueille une compétition d’envergure après près de 50 ans, et surtout dans une situation particulière marquée par cette crise sanitaire, qui met en mal le monde entier, le pays des lions indomptables est dans le viseur du monde entier. Les compatriotes devraient donc faire preuve de plus responsabilité encore plus acteur de l’Art de la Rue. Ils devraient donc accompagner le gouvernement et le Cocan dans l’accomplissement et la réussite de ce lourd défi.
Par contre, nous avons fait le tour des bars et des espaces publics. Aucune mesure barrière n’est respectée. Pas de désinfectants, pas de masque de protection, encore moins de l’eau coulante, comme prescrit l’OMS. L’art de la rue est alors à ce titre, une grande déception. Interrogé à ce sujet, un téléspectateur rétorque : « Évitez de me parler de ce sujet, je n’ai jamais vu un malade de Corona, et s’il vous plait laissez-nous en paix avec vos mensonges que vous fabriquez pour vous faire de l’argent. On ne peut plus se retrouver pendant des moments pareils pour se partager un pot en l’honneur du football parce que le coronavirus est dehors ? ».
D’autres ont même menacé de détruire mes appareils si j’arrivais encore à les interroger sur la question. Face à une telle situation, nous comprenons que la Covid19, en Afrique reste un problème de culture et d’habitude qui, suite à la désinformation, à l’infodémie, et à la masse d’intox liée à cette pandémie a réussi à inculquer une pensée nocive dans la mémoire des uns et aux autres.
Il serait donc mieux que l’Unesco, DefyHateNow et l’union Européenne, en coopération avec l’Association des Blogueur du Cameroun (ABC), fassent de nombreux ambassadeurs proches de ces acteurs de l’art de la rue, afin que ceux-ci, y mènent et posent des actions de sensibilisation efficaces tant en ligne que hors ligne.
Olivier Charly